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Congrès de la FNSEA Biocarburants en vedette, grippe aviaire en coulisses

Les productions agricoles non alimentaires, tels les biocarburants, domineront les discussions des représentants de la FNSEA réunis en congrès à Metz mercredi et jeudi, tandis que la grippe aviaire ne sera évoquée qu'à huis clos mardi.

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Le Premier ministre Dominique de Villepin, confronté aux manifestations des opposants au CPE, doit clôturer le congrès de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles jeudi en début d'après-midi. La veille, le ministre de l'Agriculture Dominique Bussereau s'exprimera devant les 700 congressistes. La grippe aviaire, qui a entraîné une baisse de la consommation de volailles avant même l'annonce de son apparition en France le 18 mars, ne sera abordée que lors de réunions à huis clos mardi, avant l'ouverture officielle du congrès mercredi matin.

La FNSEA demande notamment que l'Union européenne supprime le plafond européen prévu pour accorder des aides nationales aux aviculteurs. Les productions non alimentaires, des biocarburants au tourisme rural en passant par les fibres naturelles (lin, chanvre), tiendront ensuite la vedette. Ces nouvelles filières représentent des "perspectives très intéressantes" pour les agriculteurs, confrontés à une baisse des revenus et à une éventuelle disparition des aides européennes après 2013, selon le syndicat.

Intitulé "Au-delà de l'alimentaire: des marchés à conquérir", le rapport d'orientation de la FNSEA sera débattu mercredi. Actuellement, 800.000 hectares sur 13 millions d'hectares cultivés en France sont dédiés à des productions non-alimentaires, telles que les plantes à fibres, les fleurs à parfum ou encore les plantes destinées aux biocarburants (colza, betterave), selon la FNSEA. Environ 20 à 25% des 3,5 millions d'emplois agricoles dépendent de ces secteurs, y compris dans le tourisme et les services.

Dans un contexte de pétrole cher et comme réponse à la "nécessité de protéger l'environnement", les biocarburants, dérivés du blé et de la betterave pour l'éthanol (mélangé à l'essence), ou du colza et du tournesol pour le biodiesel (diester), sont un secteur sur lequel la FNSEA fonde beaucoup d'espoirs. Mais les agriculteurs ne doivent pas être "réduits au seul rang de producteurs de matières premières", prévient Xavier Beulin, vice-président de la FNSEA et président de la Fédération des producteurs d'oléagineux et de protéagineux (FOP). "Nous avons trop d'exemples de productions où la valeur ajoutée a été confisquée par des transformateurs ou des distributeurs", estime-t-il en invitant ses pairs à mieux s'organiser. "La question est de savoir si on laissera les pétroliers décider du prix des biocarburants", renchérit Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA.

Outre la rentabilité des nouvelles filières, seront débattus les rapports entre l'alimentaire et le non alimentaire. "Doit-on s'orienter vers le non alimentaire alors que tout le monde ne mange pas à sa faim dans le monde?", demande Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA. L'actualité ne sera pas oubliée, comme la crise de la viticulture, confrontée à une surproduction, une baisse de la consommation et une concurrence à l'exportation. Jeudi, les congressistes aborderont en tables rondes les négociations agricoles à l'OMC (Organisation mondiale du commerce). La FNSEA suivra aussi de près le projet de loi sur les organismes génétiquement modifiés (OGM), examiné cette semaine par le Sénat.

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